relle qui ne lui est pas propre — frustré de Briséis —
fou de colère et de chagrin à cause de sa perte — se
cachant dans sa tente, — envoyant Patrocle au lieu de
paraître lui-même sur le champ de bataille — versant le
sang de victimes humaines près du bûcher funèbre de son
ami, et mourant de bonne heure après sa carrière brillante
et troublée. Ce dernier fait explique le caractère d’Achille
tout entier, qui, regardé comme le caractère d’un chef
achéen, ne serait point vrai : manquant de rapport non-seulement
avec le caractère national du peuple, mais encore
avec la nature humaine. Tel qu’il est dessiné dans l’Iliade,
le type n’est pas celui d’un Achéen, et de plus il est inhumain.
Nul n’a de preuve que les chefs achéens aient fait
expier aux innocents les méfaits des coupables, ou n’aient
eu aucun sens du devoir ni aucune sympathie pour les
souffrances de ceux qui ne leur avaient jamais fait injure :
qu’ils offrissent des sacrifices humains ni qu’ils mutilassent
les corps de braves ennemis tués par eux. Toutefois
pareilles histoires ne pouvaient manquer d’apparaître,
quand des phrases qui avaient d’abord désigné simplement
les actes variés du soleil, vinrent à être interprétées
comme les actes, bons ou mauvais, d’êtres humains.
Le Retour. — Que voir dans le retour de Troie, sinon un événement qui répond exactement au retour de Jason et de ses compagnons, quittant la Colchide : ceux-ci rapportent la toison d’or, comme Ménélas amène de Sparte Hélène. Les légendes sont identiques, sauf qu’elles représentent des héros revenant de l’Est dans l’Ouest : par exemple, les incidents, les noms des personnes et des lieux, changent presque à volonté. On montrait les