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L’ARTÉMIS GRECQUE OU LA DIANE LATINE.


Artémis. — Artémis est la sœur de Phoïbos-Apollon, selon quelques légendes la sœur jumelle, tandis que, d’après d’autres, elle naquit avant lui. Possédant presque tous les pouvoirs de son frère et en montrant toutes les qualités, c’est ainsi qu’on la dépeint : comme lui, elle guérit des maladies et envoie les fléaux et, comme lui, darde des flèches qui ne manquent jamais leur but (fig. 82).

Mille impressions poétiques, qui se résument toutes en celle d’une pureté farouche convenant à une habitante des bois sacrés, environnent cette figure (fig. 83), dont la mythologie récente a fait la patronne de la chasse.

À proprement parler, Artémis n’a pas d’histoire mythique, bien qu’elle soit mêlée à beaucoup de ce qui arrive aux autres dieux. Ainsi elle donne à Procris son levrier avec sa lance irrésistible et guérit Énée, blessé dans la guerre de Troie. C’est elle encore qui envoie le sanglier de Calydon en retour d’un affront qui lui est fait ; et, pour un motif semblable, insiste sur le sacrifice d’Iphigénie, fille d’Agamemnon. La particularité qui se dégage de ces contes, la voici : Atalante, la vierge qui frappe la première