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vues, avait éclaté entre eux, le surlendemain même de la proclamation de la grève.

— Il ne suffit pas de se mettre en grève : il faut faire connaître ses griefs et ses revendications, avait dit Ouvard.

— C’est très juste, approuvèrent à la fois Bernard et Détras.

Et ce dernier ajouta :

— La mine aux mineurs !

Ouvard eut un mouvement d’épaules.

— Eh oui, je sais bien, dit-il, l’expropriation. Moi aussi, j’en suis, nous en sommes tous ; mais pouvons-nous l’effectuer aujourd’hui ? Non, n’est-ce pas ? Alors, demandons autre chose en attendant.

— Parle, fit Détras.

— Voici, je crois, la liste de revendications qu’on pourrait présenter à la Compagnie, avec l’espoir de voir les autorités intervenir en notre faveur.

Ouvard tira de sa poche un papier, le déplia et lut :

1o Reconnaissance explicite du droit des mineurs à se syndiquer et réembauchage des ouvriers congédiés pour leurs opinions ou pour avoir adhéré au syndicat ;

2o Dissolution de la police de la Compagnie. Renvoi de Moschin et de ses sous-ordres ;

3o Suppression de l’ingérence des agents de la Compagnie dans la vie privée ou familiale des mineurs ;

4o Augmentation de salaire de 0 fr. 25 par jour pour tous les ouvriers, sans exception ;

5o Politesse des chefs envers les hommes pendant le travail ;

6o Droit à un repos effectif d’une heure (de midi à une heure) dans les galeries.

Qu’en dites-vous ? fit Ouvard lorsqu’il eut achevé de lire.