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la Gazette de Seine-et-Loir ! murmura-t-il avec un sourire dédaigneux. Eh bien, moi aussi, j’aurai un journal et je puis lui garantir que la lutte sera chaude.


II

LE DOCTEUR PARYN


Le docteur était dans ces pensées de combat lorsque, son regard s’abaissant, il aperçut une demi-douzaine de paysans qui se dirigeaient vers sa demeure.

— Que diable me veulent-ils ? se demanda-t-il intrigué.

En ce moment, celui qui marchait le premier, l’air sérieux comme s’il eût préparé un discours, leva la tête. En apercevant le docteur à sa fenêtre, il s’arrêta court et salua ; les autres l’imitèrent.

— Eh bien, père Poulet, demanda familièrement le docteur, est-ce à moi que vous en avez tous les six ?

— À vous-même, citoyen, répondit gravement le forgeron.

Paryn sourit. Poulet, radical convaincu, l’appelait « monsieur le docteur » en temps calme et « citoyen » aux moments d’effervescence. Cette seconde appellation confirmait son doute.

— Monsieur le docteur, fit le cordonnier Petit, c’est pour une communication de la plus haute importance.

— Eh bien, entrez. Nous causerons mieux que par la fenêtre.

La bande pénétra dans la maison, au grand étonnement de la bonne qui ouvrit et les introduisit dans le salon.

Paryn les y attendait.

— Eh bien, mes amis, qu’y a-t-il ? leur demanda-