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recherches à fond. Plus tard, Palma alla se battre avec Garibaldi, prit part à la fameuse expédition des Mille et continua de déployer pendant toute la guerre franco-allemande et la Commune, une bravoure souriante. Au moment suprême, il a dû narguer encore la mort de quelque insulte.

La navigation côtière est pleine de difficultés et de périls, tant devant la grande-terre que devant les îles qui en dépendent. Elle demande non seulement des hommes du métier, mais aussi des hommes connaissant à fond le littoral. Parmi ces loups de mer, — et la Nouvelle-Calédonie en comptait d’excellents : les pilotes Fabre, Leleizour, le capitaine Gaspard, etc., — il y en avait un d’une originalité sans bornes, le capitaine Hubert.

Hubert, qui se surnommait « de la Marmitte » parce que sa famille paternelle s’appelait Delamare ou de la Mare, était fils d’un directeur des postes et avait atteint, dans la marine de l’État, le grade d’enseigne de vaisseau. Il possédait toutes les aptitudes requises pour faire un marin de premier ordre, n’eût-ce été un désastreux penchant pour l’absinthe. Un jour, à bord d’une corvette ou d’un aviso, sur les côtes du Sénégal, Hubert, de service, probablement éméché, avait laissé clocher quelque détail. « Quel est le cochon qui a fait cela ? s’écria le Ramollot du bord, je le foutrai aux fers. » « Mon commandant, nasilla l’enseigne, qui semblait avoir le larynx dans les narines, le cochon c’est moi, et on ne fout pas aux fers un officier. » Mais on le flanqua aux arrêts pour trente jours. Cette punition expirée, Hubert, en grande tenue, s’en fut rendre à son chef hiérarchique la visite que doit tout officier puni : « Mon commandant, en vertu de l’article tant du règlement,