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geois parisiens et il nous porta à faire bien des réflexions philosophiques que, dans l’intérêt du lecteur, je m’abstiens de reproduire ici.



CHAPITRE IV.


L’ÎLE DES PINS ET SES HABITANTS.


La Nouvelle-Calédonie, par sa constitution géologique et la direction de ses grandes chaînes de montagnes, se rattache au prolongement du système asiatico-océanien, passant par les îles de la Sonde, la Nouvelle-Guinée, les Salomon et les Nouvelles-Hébrides, parallèlement à la chaîne de montagnes qui longe la côte australienne au nord et à l’est. Un mur de corail, coupé par des passes, l’encercle, se prolongeant, évasé, au nord et au sud. À une époque reculée, l’île occupait certainement tout l’espace limité aujourd’hui par le grand récif ; elle se reliait aux Bélep, aux Loyalty, à Kunié ; bien plus, elle avait dû, vers la fin de la période crétacée, se trouver, par suite de l’exhaussement du sol et du retrait de la mer, rattachée à l’Australie. Un continent, bizarrement dentelé, occupait alors la surface de l’Océanie. Plus tard, vers le milieu de la période tertiaire, la mer reprit ses droits : les terres mal soudées se disloquèrent, d’aucunes s’effondrèrent et disparurent dans les abîmes liquides ; d’autres demeurèrent presque à fleur d’eau et servirent de rendez-vous aux innombrables polypiers qui vinrent y édifier des îles de corail. La découverte d’un débris