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cialement, elle est bien plus anglaise que française, dépendant de l’Australie pour le combustible, les comestibles et les communications avec le reste du monde. En 1887, pour se reporter à une époque relativement récente, le commerce d’importation s’est élevé à 8.053.378 francs, dont 3.767.218 francs seulement pour les marchandises françaises, La même année, le chiffre d’exportation était de 2.406.475 francs. Fidèle à ses traditions intelligentes en matière de colonisation, le gouvernement de la métropole se réserve l’honneur de supporter les charges et d’équilibrer le budget local.

Ce fut le 24 septembre 1853 que l’État français, représenté dans la circonstance par l’amiral Febvrier-Despointes, eut l’idée généreuse de communiquer sa civilisation et ses lois à de candides anthropophages qui s’en étaient jusqu’alors très bien passés. Le lieutenant de vaisseau Tardy de Montravel poursuivit cette tâche en choisissant, pour y créer le chef-lieu, le seul point de la côte où manquât l’eau douce. L’œuvre de colonisation, si bien commencée, ne pouvait que croître et embellir : des missionnaires, qui avaient devancé les marins, travaillèrent à la conversion des âmes en s’emparant des meilleurs terrains ; d’honorables forbans écumèrent cette partie du Pacifique sous la protection du drapeau français ; tout ce que la marine comptait de riz-pain-sel, de bureaucrates grincheux, de freluquets à galons et de Ramollots féroces s’abattit comme un fléau dévastateur sur ce malheureux pays. Il ne manquait plus à la colonie que des colons : les administrateurs s’efforcèrent d’en attirer par tous les moyens. Les racontars les plus insensés circulèrent en France sous forme de brochures touchant la fertilité vraiment extraordinaire de la Nou-