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de gigantesques chauves-souris. L’autre, beaucoup plus grande, semblait, par les spirales d’un escalier naturel, s’enfoncer dans les abîmes souterrains : je m’y engouffrai, accompagné d’un guide et muni d’une torche dont le reflet endiamantait les cristallisations du roc. Ulysse, Télémaque, Énée et tous les personnages antiques qui, de leur vivant, descendirent aux enfers, ne virent certainement pas décor plus imposant. À la limite inférieure de la grotte s’étendait une mince nappe d’eau salée : nous étions au niveau de la mer qui s’infiltrait à travers les masses calcaires.

Le soir même, la Dives leva l’ancre et, le lendemain, je débarquai à mon nouveau poste, le dernier !




CHAPITRE XIV.


THIO.


M’étant déjà longuement étendu, tant sur les mœurs des indigènes et celles des colons que sur l’insurrection, virtuellement étouffée, je n’emplirai ce chapitre, le dernier relatif à la Nouvelle-Calédonie que du récit rapide d’anecdotes.

Thio est, après Houaïlou, le principal centre minier de l’île. Les flancs rougeâtres de ses montagnes dénudées renferment abondamment le nickel et le chromate de fer. Un roc, entouré de fourrés inextricables, garde, comme une sentinelle avancée, l’embouchure de la ri-