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Jusqu’ici, en principe, je serais d’accord.

L’organisation n’est que la pratique de la coopération et de la solidarité, elle est la condition naturelle, nécessaire de la vie sociale, elle est un fait inéluctable qui s’impose à tous tant dans la société humaine en général que dans tout groupe de gens ayant un but commun à atteindre.

L’homme ne veut et ne peut vivre isolé, il ne peut même pas devenir véritablement homme et satisfaire ses besoins matériels et moraux autrement qu’en société et avec la coopération de ses semblables. Il est donc fatal que tous ceux qui ne s’organisent pas librement, soit qu’ils ne le puissent pas, soit qu’ils n’en sentent pas la pressante nécessité, aient à subir l’organisation établie par d’autres individus ordinairement constitués en classes ou groupes dirigeants, dans le but d’exploiter à leur propre avantage le travail d’autrui.

Et l’oppression millénaire des masses par un petit nombre de privilégiés a toujours été la conséquence de l’incapacité de la plupart des individus à s’accorder, à s’organiser sur la base de la communauté d’intérêts et de sentiments avec les autres travailleurs pour produire, pour jouir et pour, éventuellement, se défendre des exploiteurs et oppresseurs. L’anarchisme vient remédier à cet état de choses avec