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de flammes lèchent les troncs moisis des tilleuls, Les torches se consument peu à peu, jetant dans la foule des échappées rougeâtres à travers lesquelles les casques de papier, les drapeaux, les uniformes s’agrandissent fabuleusement. Et, jusqu’au ra-ta-plan du tambour de garde, pareilles aux farandoles provençales quisedéroulent de chemin enchemin,déporté en porte, sans jamais désunir leurs chaînes enlaçantes, les deux promotions mêlées tournent autour des bûchers fumeux en une ronde vertigineuse d’où s’envolent les rythmes de la vieille chanson saint-cyrienne :


LA GALETTE

Noble galette que ton nom
Soit immortel en notre histoire,
Qu’il soit ennobli par la gloire
D’une vaillante promotion.
Et si dans l’avenir
ton nom vient à paraître,
On y joindra peut-être
notre grand souvenir,
On dira qu’à Saint-Cyr
où tu parus si belle
La promotion nouvelle
vient pour t’ensevelir.