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jaune. — 4e année : Avoine. — 5e année : Vesces, pois ou fèves. — 6e année : Blé.

Près Bar-sur-Aube M. de Fontenay conserve le tiers de ses terres pour le blé ; — un deuxième tiers est pour l’avoine ou l’orge et les féverolles ; — et le troisième pour le trèfle, les racines ou les graines rondes. Voici sa rotation :

1re année : Orge ou avoine fumée, puis trèfle. — 2e année : Trèfle. — 3e année : Blé. — 4e année : Féverolles fumées. — 5e année : Blé. — 6e année : Racines fourragères.

A Genève M. Pictet avait adopté un assolement qui lui donnait huit récoltes en six ans à l’aide d’une seule fumure et d’un parcage.

1re année : Productions fumées et sarclées deux fois. — 2e année : Blé, puis sarrasin, vesces ou turneps. — 3e année : Vesces consommées sur place après le parcage, labours. — 4e année : Blé puis trèfle. — 5e année : Trèfle. — 6e année : Blé, puis sarrasin, vesces ou turneps.

Voici le résultat curieux des essais entrepris autrefois par feu M. le professeur Yvart sur une des meilleures pièces de terre de l’exploitation d’Alfort.

1re année : Immédiatement après l’enlèvement d’une récolte de froment blanc hâtif, faite à la fin de juillet ; — semé le 2 août des navets sur un hersage profond ;— consommés sur place par les moutons dans les premiers jours d’octobre ; — semé le 12, sur un labour et sur fumier enfoui, de la vesce d’hiver mélangée avec un tiers de seigle. — 2e année : Consommée sur place en avril par des brebis nourrices et leurs agneaux, — Le 26, semé sur un labour de l’orge nue ou céleste ; — moissonnée le 20 juillet ; — le 23, semé sur un nouveau labour, dans une partie du champ, de la vesce blanche hâtive tirée du midi, — fauchée défleurie le 18 septembre ; — et dans l’autre, du maïs pour fourrage, fauché et consommé à la même époque ; — remplacé le 26 sur un hersage profond comme le précédent, par des planches alternatives : 1o de criblures de seigle ; 2o d’escourgeon ; 3o de colza ; 4o de rutabaga ; 5o d’un mélange de vesce, de lentillons et d’avoine d’hiver, et 6o de trèfle incarnat. — 3e année : Consommé successivement sur le champ ces diverses plantes en mars, avril et mai dans l’ordre elles sont présentées ; — fini de labourer la totalité du champ le 2 mai, et semé sans délai du sarrazin très-clair, et après le hersage un mélange de navets et de carottes, couvert avec le rouleau ; — récolté le sarrazin le 6 octobre, et consommé sur place pendant l’automne et une partie de l’hiver, les navets et les carottes dépouilles d’abord de leurs feuilles par les moutons, puis ramenés à la surface des champs par un labour et des hersages qui ont exposé les racines restantes, consommées en majeure partie par les mêmes animaux. — 4e année : Semé à la fin de février du blé de mars et du trèfle sur un labour qui avait enfoui en janvier de nouveau fumier ; — récolté le blé dans les premiers jours d’août, — et consommé sur place, en automne, la première pousse du trèfle. — 5e année : Fait en mars deux récoltes de trèfle plâtré, — enfoui la troisième le 7 octobre pour semer du froment. — 6e année : Froment d’automne.

Aux environs de Lille et de Douai on trouve les assolemens suivans :

1re année : Colza ou lin fumé. — 2e année : Froment. — 3e année : Fèves fumées et binées. — 4e année : Avoine avec trèfle. — 5e année : Trèfle. — 6e année : Froment.

1re année : Tabac fumé. — 2e année : Hivernages, c’est-à-dire mélanges de vesces, de pois, de fèves et de grains de différentes espèces. — 3e année : Colza fumé. — 4e année : Grains de mars et trèfle. — 5e année : Trèfle. — 6e année : Froment.

Près de Bergues on remarque celui-ci :

1re année : Froment fumé avec trèfle. — 2e année : Trèfle. — 3e année : Orge d’hiver ou de mars ou avoine. — 4e année : Fèves ou colza, avec fumure. — 5e année : Froment. — 6e année : Lin ou tabac fumé.

Sur de vieilles prairies que l’on juge nécessaire de faire rentrer dans la rotation des cultures économiques, la terre étant presque toujours d’une fécondité très-grande, ou peut semer :

1re année : Choux non fumés. — 2e année : Avoine id. — 3e année : Fèves id. — 4e année : Froment id. — 5e année : Fèves fumées. — 6e année : Froment. Après quoi on rétablit la prairie en abandonnant le sol à lui-même, ou, ce qui est bien préférable, en le semant en graminées.

Voici un second exemple choisi dans le département du Nord :

1re  année : Avoine, sans engrais. — 2e  année : Lin, id. — 3e  année : Froment, id. — 4e  année : Mélange de vesce et de seigle pour fourrage. — 5e  année : Colza fumé. — 6e  année : Froment dans lequel on sème une prairie artificielle, dont la durée varie suivant la nature de la plante.

Non loin des glaciers perpétuels de la vallée de Chamouni sur les vieux pâturages qu’on a défrichés l’automne précédent, on sème au printemps de l’avoine. — La 2e  année : À l’avoine succèdent des pommes-de-terre, fumées ou non fumées, selon l’état du sol. — La 3e  année : Aux pommes-de-terre succède le lin ou le chanvre. — La 4e  année : Vient le froment de mars avec trèfle qui occupe le sol la 5e  année. Enfin la 6e  année : On sème de nouveau du froment ou du seigle, sur lequel on répand de la graine de foin pour obtenir un pré qu’on laissera subsister tant que ses produits ne diminueront pas sensiblement.

2o  En terres légères et peu féconde.

Sur les sables arides de la Campine, couverts de bruyères et supportés par un banc de tuf ferrugineux plus infertile encore que la couche labourable, avec une culture opiniâtre, on est parvenu à rendre très-productives les deux rotations suivantes :

1re  année : Pommes-de-terre fumées et binées. — 2e  année : Avoine et trèfle. — 3e  année : Trèfle. — 4e  année : Seigle, puis spergule la même année. — 5e  année : Navets ou sarrasin pâturés ou enfouis. — 6e  année : Seigle.

1re  année : Pommes-de-terre comme dans le