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« Il faudrait les voir ses colifichets !… Nous allâmes dans son boudoir, à côté de sa chambre ; un petit réduit merveilleux, tendu de draperies laiteuses brodées d’or, beaucoup de miroirs, de façon qu’on se voit de tous les côtés, et une immense fenêtre arrondie qui laisse entrer le jour à grands flots ; un endroit fait, non pas pour y bouder, mais pour y être heureux, pour y sourire à la vie. Elle se fit apporter une quantité d’écrins, de boîtes de toutes les grandeurs ; il y en avait sur la table, sur les fauteuils, sur le tapis même.

— Marraine, laissez-moi les ouvrir moi-même, au hasard… j’aime tant les jolies choses ! « Elle me souriait, renversée dans un fauteuil tout bas et très large ; je crois bien qu’elle se moquait un peu de moi.

« Ils semblaient renfermer tous les trésors de la terre, ces écrins ; peu à peu, la table se trouva couverte de pierres précieuses ; des rivières de diamants, gros comme des noisettes, des parures entières de perles, de rubis, d’émeraudes, se trouvaient là pêle-mêle, et le soleil qui entrait joyeusement par la grande fenêtre leur faisait jeter des reflets de toutes les couleurs. Il y en avait encore et encore ; je ne me lassais pas ; à genoux maintenant, je prenais à pleines mains dans les boîtes ouvertes ; j’avais oublié ma marraine, le bal, tout ; j’étais comme enivrée de l’éclat des bijoux qui miroitaient