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CHAPITRE V


Quelques semaines après son installation chez sa marraine, Marca écrivait à madame Langlois : « Vous me demandez si, parmi toutes les splendeurs que je vous ai décrites dans ma première lettre, je me sens à l’aise, — at home. — Eh ! bien, oui, je me sens à l’aise. De ma fenêtre, qui donne sur le parc, je vois toute une foule de jolis marmots habillés de velours, de soie, avec de grandes ceintures rouges ou bleues ; ils font leurs pâtés de sable, tout aussi bien que s’ils étaient en haillons, jouant auprès du ruisseau. Tenez, moi aussi, je fais mon pâté de sable, je m’amuse, je ris, je bavarde, je porte mes belles robes comme si je n’avais jamais fait que cela, je plains les gens qui vont en fiacre ! Puis de temps en temps, je m’arrête devant mon miroir, je me pince la joue, je me demande — « Ma petite Marca, est-ce bien toi ? » — et alors seulement je me persuade que la fée, qui d’un coup de baguette m’a fait entrer dans un monde de mer-