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tant un accent un peu nasal, qui déplaisait à telles autres de ses compagnes, arrivées fraîchement de Londres ; l’allemand et même l’italien se faisaient entendre aux récréations ; en général les langues du Nord l’emportaient sur celles du Midi.

Les années s’écoulaient, et Marca semblait de plus en plus oubliée ; sa pension, par l’intermédiaire d’un banquier, était payée fort régulièrement ; l’enfant écrivait tous les mois à sa chère marraine et de temps à autre la chère marraine répondait à ces petites lettres respectueuses et sages. Marca n’avait plus qu’un souvenir très vague de sa bienfaitrice ; quant à la famille de Paris, qui dans les commencements s’était souvenue quelquefois de la petite exilée, celle-ci n’en entendait plus parler depuis longtemps.

Cependant elle n’était nullement malheureuse ; elle avait un culte pour madame Langlois, et naturellement franche et gaie, elle trouvait le moyen de traverser les années d’étude sans ennui. Elle apprenait assez facilement, mais l’amour du travail ne la distinguait pas ; il était difficile de lui faire approfondir, et madame Langlois, qui aurait voulu lui faire passer des examens, malgré tout ce que Véra lui avait dit, n’arrivait pas à exciter l’ambition de son élève.

Elle restait très enfant, tout en grandissant ; elle avait encore des colères subites qui s’apaisaient à un