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— et plus encore de la femme — était de reconnaître les puissances et de les vénérer, qu’elle se laissa convaincre. Il ajoutait toujours : « Notre force à nous, c’est que nous avons des enfants ; il faut manœuvrer de telle façon que quelques millions au moins leur reviennent. » Et quand, en gémissant, elle parlait de l’enfant ramassée dans la rue, son mari haussait les épaules et disait tranquillement : « Bah ! on trouvera un joint. »

Aucune Cornélie du monde moderne ne montrait ses « bijoux » avec plus de fierté que la baronne Amélie ; seulement, pour se distinguer de la Romaine, elle ne dédaignait pas en même temps de surcharger ses vastes épaules, ses bras, ses doigts, de pierreries fort coûteuses ; c’était une manie qui faisait gémir son mari, économe d’instinct.

Véra, quand elle reconnut que sa belle-sœur cherchait à se rapprocher d’elle, fut bonne princesse ; elle lui ouvrit ses portes toutes grandes et les enfants s’accoutumèrent à passer une partie des congés à l’hôtel du Parc Monceau. Comme ils y trouvaient des friandises, de vastes pièces en haut, où jouer à des jeux bruyants sans trop déranger les grandes personnes au salon, ils y venaient très volontiers. Maxime alors âgé de douze ans était un fort joli garçon aux cheveux blonds, coupés court, mais frisés quand même, qui tyrannisait les petites filles admises à l’honneur de partager ses jeux ; il était naturelle-