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Un jour, au magasin, on lui dit qu’il n’y avait plus de travail pour elle. Elle resta hébétée, regardant la petite somme qu’on venait de lui donner. Plus de travail… Alors ?…

En sortant, elle rencontra Maxime…

Elle l’avait évité avec tant de soin à la maison, et là, dans la rue, devant des indifférents qui passaient, elle se trouvait face à face avec lui ! Elle faillit s’évanouir.

— Marca, ma petite Marca, je t’en supplie… Ne suis-je pas ton cousin ? N’ai-je pas le droit de t’aider ? Si tu savais comme j’ai des remords… Devant ma table bien servie, je songe à toi… Je ne suis plus gai du tout ! On parle de me marier ; mais je ne le veux pas… Je t’aime toujours. Viens, laisse-moi te conduire quelque part où l’on t’apportera des vêtements chauds… Tu as froid, je le sens. Et cette dame qui t’avait adoptée ?

— Elle est morte.

— Que fais-tu alors ?

— Je travaille. On vient de me payer ; vois !

Elle montra l’argent.

— Où demeures-tu ?

— De ma fenêtre je te vois tous les jours… ma mansarde regarde ton hôtel.

— Marca !… et je ne t’ai jamais rencontrée !

— Je guettais ton départ avant de sortir.