Parmi les savants du xviie siècle, Pascal est celui dont on s’occupera encore longtemps, dont certaines œuvres soulèveront de nombreuses polémiques, mais aussi celui dont la pensée et l’esprit ne pourront être nettement dégagés avec le peu d’éléments biographiques que l’on possède. En effet, les documents qui ont toujours servi de bases pour l’étude de la vie de Pascal, se classent ainsi :
1o La Vie de B. Pascal par Mme Florin Périer sa sœur, qui est généralement imprimée en tête des éditions des Pensées, depuis 1684. Faugère a fait connaître deux autres copies de cette Vie, plus complètes et différant un peu de la première ; elles se trouvaient dans le fonds Guerrier. Besoigne, auteur d’une histoire de Port-Royal, s’est servi de l’une de ces dernières copies.
2o Le Mémoire sur BI. Pascal par sa nièce Marguerite Périer.
3o Les deux recueils Guerrier, renfermant bien des notes sur Pascal.
4o Les notes éparses dans les œuvres des contemporains : Descartes, Fermât, Arnault, Nicole, etc.
5o La correspondance de Christiaan Huygens, si riche en documents pour l’histoire des sciences.
Ces différentes pièces ne peuvent constituer les sources d’un critérium absolu. L’œuvre de Mme Périer paraît volontairement incomplète ; bien des événements de la vie de Pascal n’y figurent pas, bien des faits sont omis ou tronqués. Il était difficile du reste, à sa sœur, de dévoiler les quelques incertitudes et les défaillances que présentait la vie de son frère — défaillances toutes humaines et qui ne pouvaient porter atteinte à son génie — soit dans ses relations mondaines dont il est à peine fait mention, comme dans la poursuite de ses études scientifiques et de toutes les polémiques qui ont été soulevées de son vivant même. En un mot la psychologie exacte de Biaise Pascal pourra nous échapper malgré les remarquables travaux qui ont été faits dans ces derniers temps. Il ne s’agit ici que de l’œuvre scientifique de Pascal, la seule dont il sera traité. On ne peut pas y chercher une méthode suivie ; il passait d’un
