Page:Magu - Poésies, 1845.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il est devenu célèbre sans savoir comment, et en s’étonnant beaucoup que ses pauvres rimes, comme il les appelait, eussent trouvé de nombreux admirateurs et conquis un public. Fêté et choyé dans plusieurs salons de Paris, visité dans sa maisonnette par de beaux esprits et de belles dames, il n’en fut pas plus fier. Plein de goût, de gaieté, de naturel et de droiture, le bonhomme frappa tout le monde par l’entrain spirituel de sa conversation, et par le charme de ses lettres affectueuses et remplies de la divination des véritables convenances. Il ne faut pas voir plus de dix minutes le tisserand de Lizy, pour être convaincu de la supériorité de son intelligence, non-seulement comme poëte, mais comme homme de vie pratique. Il n’a dépouillé ni les habits ni les manières de l’artisan ; mais il sait donner tant de distinction à son naturel, qu’on s’imagine voir un de ces personnages qu’on n’avait rencontrés que dans les romans ou sur le