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mari aime à consulter. C’est un grand mérite et un grand art que d’obéir à ce genre d’inspiration qui porte avec soi le don d’initier toutes les intelligences aux grâces bienfaisantes de la poésie.

La vie de Magu a été racontée dans diverses notices biographiques qui ont orné les précédentes éditions de ses œuvres. On peut la résumer en peu de mots. Pendant trois hivers, cet enfant du pauvre reçut au village de Tancrou (canton de Lizy) l’instruction primaire, beaucoup plus humble alors qu’aujourd’hui. L’été, il travaillait à ôter des champs les cailloux et les chardons. Dès l’âge de vingt ans, atteint d’une ophthalmie cruelle et devenu peu à peu presque aveugle, il n’en continua pas moins son état de tisserand et sa lecture favorite de la Fontaine dans ses intervalles de santé. Il aima tendrement sa compagne, éleva une nombreuse famille, et supporta beaucoup de misère. Depuis quelques années seulement,