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tions : elles seraient hors de place. Magu est un esprit calme, qui se venge de linégalité sociale par une malice si charmante que nul ne peut s’en offenser, et qui se résigne à son sort avec une patience, une modestie et une douceur pleines de grâces touchantes et fines. Nous aurions donc mauvaise grâce nous-même à secouer sur son chemin paisible la poussière et les cailloux, et à donner pour frontispice à son œuvre une discussion où sa personnalité humble et souriante serait comme défigurée par nos tristes pensées et nos pénibles réflexions.

Cela serait d’autant plus hors de saison que personne n’a pu adresser à Magu les reproches dont nous voudrions excuser comme il convient ses confrères les nobles poètes ouvriers. Tout le monde, au contraire, a remarqué avec intérêt que Magu était, dans ses vers comme dans sa vie, un véritable ouvrier ; qu’il ne faisait aucun effort pour parler la langue des hommes