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MAGASIN PITTORESQUE, 1.6. lance en donne l'idée (fig. 5). Mais on n'a imaginé que fort tard cette pièce latérale qui renverse sur le côté la terre sou- levée par le soc, et qu'on nomme oreille, versoir, épaulard; teurs de l'Europe actuelle ajoutent, sans cesse de nouvelles pièces, la même différence qu'entre les produits que les uns et les autres savent obtenir de la terre. Aussi, de même que l'art agricole avance lentement vers la perfection, de même les outils qui servent aux travaux des champs ne modifient leur structure qu'à de longs intervalles : il s'est écoulé bien des siècles avant qu'on adaptat à l'informe crochet de bois une pointe ou une armure en fer qui s'usât moins rapide- ment, et qui lui donuât plus de solidité sous un moindre vo- lume. Il fallait qu'on eût, auparavant, découvert les pré- cieuses propriétés des métaux, et appris à distinguer ces métaux eux-mêmes au milieu des substances qui en mas- quent ou en changent l'aspect, à les fondre et à les travailler. (Charrue romaine.) i est done certain que les hommes; avant d'appliquer le fer c'est même de nos jours seulement qu'on s'est avisé de lui à la culture, avaient déjà poussé un peu loin certaines pro-donner une courbure particulière, au lieu de lui laisser la fessions industrielles; et quand on songe aux ressources forme d'un plan qui se dirige tout droit en arrière en s'écar- qu'ils trouvaient pour leur subsistance dans les fruits spontant du corps de la charrue. Enfin, à plus forte raison, n'a- tanés d'un sol vierge encore, dans le soin des troupeaux, la t-on pu inventer que récemment, soit le régulateur ou cré- pêche et la chasse, on admettra sans peine qu'ils n'ont maillère en fer, qui, suivant qu'on fait passer la corde d'at- échangé que tard les moeurs patriarcales et nomades, pour telage par telle ou telle de ses entailles, change la direction les habitudes sédentaires que suppose la vie industrielle et du soc, soit la réunion de plusieurs socs placés sur la même agricole. ligne ou sur des plans différens, soit le double versoir ou le versoir mobile, c'est-à-dire susceptible d'être adapté alterna- tivement aux deux côtés de la charrue, etc. A chaque in- stant, et dans tous les pays, on fait subir des modifications à la machine agricole par excellence; on cherche surtout à remplacer, dans sa construction, le bois par le fer, qui, en Angleterre, commence à y être exclusivement employé. On s'occupe aussi des moyens d'y appliquer un moteur qui a opéré des prodiges dans l'industrie manufacturière, je veux parler de la puissance mécanique de la vapeur d'eau: si l'on y parvient, et ce sujet de recherches a été mis au concours Tout nous porte à croire que long-temps on se contenta chez nos voisins, il en résultera pour l'agriculture une révo- du soc en fer adapté à une espèce de crochet, et que là seu-lution comparable à celle qui s'y accomplit depuis l'intro- lement où la population prit beaucoup d'accroissement, on duction des assolemens. (Charrue des Sauvages.) songea à rendre cet informe instrument plus commode, et aussi plus susceptible d'exécuter un travail régulier. Ce fut cette dernière considération qui y fit ajouter des roues dont un ancien monument grec nous représente la première applica- Lion à la charrue (fig. 2). Mais comme, avec un peu d'adresse, le laboureur peut tracer un sillon uniforme sans appuyer son instrument sur des roues, on ne sentit pas partout le besoin de cette complication, et l'araire chez les Romains, aimsi que chez bien d'autres peuples tant anciens que modernes, y resta étranger. Auparavant, et plus généralement, on avait trouvé l'usage d'un manche, soit simple, soit bifurqué, au moyen duquel le conducteur pât diriger la charrue, et la faire pénétrer à différentes profondeurs. Quant à la haie, Arnout. (Charrue perfectionnée.) Terminons par quelques mots sur la charrue perfection- née par M. Rosé, et représentée par la fig. 4. Ce qui la caractérise, c'est un corps en fonte formé de trois pièces seulement : le soc, le versoir et le sep, combinés suivant cer- tains principes de mécanique. Elle peut fonctionner avec ou sans avant-train. Lorsqu'elle est montée sur des roues, olt règle le degré de profondeur où l'on veut faire entrer le soc dans la terre, au moyen d'une sellette sur laquelle repose la haie, et qui se lève ou se baisse par l'effet d'une vis verti- cale; si au contraire on l'emploie sans avant-train, on donne le degré d'entrure convenable en faisant tourner une autre vis placée à l'extrémité antérieure de rage, et qui fait mon- ter on descendre une tringle en fer terminée en bas par un: crochet auquel s'attache la corde d'attelage. Cette charrue a déjà été éprouvée dans différens concours où elle a remporté, onze fois le prix; aussi plusieurs cultivateurs l'ont-ils déjà adoptée. (Charrue grecque.) qu'on appelle aussi dge, flèche, perche, etc., et à l'extrémité antérieure de laquelle on attelle les animaux, elle n'est que le côté supérieur du crochet prolongé pour leur donner plus de liberté dans leurs mouvemens, et affaiblir l'effet de leurs saccades. Une fois la perche prolongée, et elle le fut vrai- semblablement de bonne heure, il fut facile de la faire tra- verser par un couteau ou coutre qui précédât le soc, et fen- dit la terre que celui-ci devait soulever. On dut aussi être conduit assez tôt à la forme triangulaire qu'ont généralement LES BUREAUX D'ABONNEMENT XT DE VENTE sont rue du Colombier, n 30, près de la rue des Petits-Augustins. les socs; le fer dont les guerriers munissaient le bout de leur Imprimerie de LACHEVARDIERE, rue du Colombier, nº 50. S

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