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porte, après tout ! murmura Gabrielle ; maman n’a rien à se reprocher vis-à-vis des Dortan, Marc non plus… »

Bien qu’ils eussent ralenti le pas et baissé un peu la voix, Greg saisit quelques bribes des dernières phrases échangées ; du moins, à considérer son visage perplexe, Pierre le pensa. Et il se promit de le rassurer en lui parlant de Marc, sans faire aucune allusion aux Dortan ni à rien qui s’y rapportât. Le gamin comprendrait que l’incident était clos et recouvrerait sa tranquillité d’esprit.

L’occasion que cherchait le jeune homme s’offrit d’elle-même quelques minutes plus tard.

Rappelé à ses devoirs de propriétaire, dès après goûter, Pierre héla le domestique occupé à travailler au jardin, afin qu’il se tînt aux ordres de son oncle, et prit congé rapidement. Puis, faisant signe à Chaverny :

« Filons, si nous voulons être là-bas à temps pour que je puisse tracer à mes hommes leur besogne de demain.

— Vous ne prenez pas votre fusil, monsieur ?

— Trop tard, mon bonhomme. »

Ils partirent à grands pas, accompagnés de Mylord, le chien d’arrêt de Pierre, sifflé en passant devant la grille, et qui par des bonds et des aboiements fous manifestait sa joie d’être de la promenade.

Lorsqu’ils furent à quelque distance, le