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M. OLIVIER

INSTALLATION D’UNE JEUNE FEMME FRANÇAISE

À MADAGASCAR


Pour une Parisienne qui tient à retrouver le charme et le confort de son intérieur parisien, Tananarive n’offre pas tout d’abord de grandes ressources ; mais, avec un peu de patience, de courage et d’industrie, on parvient à se tirer d’affaire.

Des amis nous avaient retenu une maison fort gentille, avec jardin, située dans Faravohitra, le quartier des Anglais, le plus sain de la ville.

Dès le lendemain de notre arrivée, j’allai la visiter et j’en revins ravie. Une vue splendide, le lac Anozÿ à proximité, un horizon de montagnes, des fleurs plein le jardin.

Au rez-de-chaussée, salon, salle à manger, cabinet de travail ; au-dessus, trois chambres à coucher.

Nous y avons aussitôt introduit les ouvriers (malgaches bien entendu), et nous avons dû attendre l’achèvement des principaux travaux pour procéder à l’ameublement.


DANS LES RUES DE TANANARIVE

Il a fallu courir un peu partout pour rassembler les choses de première nécessité. J’ai acheté non sans peine une douzaine d’assiettes, pot à eau, cuvette et le reste. La découverte, à la « Société lyonnaise », d’un lit en fer nous a procuré une vraie joie ; nous étions réduits depuis quinze jours à coucher sur nos lits de camp. Une ramatou (femme de chambre) m’a confectionné un traversin et un matelas. Ce dernier, bourré en rafia (fibre du palmier), et couvert en rabane (étoffe tissée avec cette même fibre) est parfait.

Le salon a été la première pièce terminée, mais nous n’avions aucun meuble à y mettre, et impossible d’en trouver. C’est alors que notre travail et notre industrie nous ont été utiles pour métamorphoser en fauteuils élégants les quelques sièges malgaches hors d’usage achetés au zoma (grand marché du vendredi).

Habillés de cretonne relevée de rubans,