Magasin illustré d’Éducation et de Récréation et
SOMMAIRE du N» 154
Semaine des
LA GRANDE FORÊT, chap. XIV et XV, par Jules Verne.
EN FINLANDE (Souvenirs d’une jeune fille), chapitre IX, par J. Lermont. LA FOUX-AUX-ROSES, chapitres XI et XII, par A. Mouans. SEMAINE DES ENFANTS, par S. INSTALLATION D’UNE JEUNE FEMME FRAN- y ÇA1SE A MADAGASCAR, par M. Olivier. Z> MONOGRAPHIES VÉGÉTALES. — LA PLANTEh®
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Enfants RÉUNIS
ï» 1117/4
BIENFAITRICE, par Ed. Grimard. WCOLETTE EN RIIODESIA (Laguerre au Transvaal), V chapitre X, par André Laurie.
LA GRANDE FORÊT par
JULES VERNE —
illustrations de
GEORGE ROUX
XIV {Suite.) Les Wagddis.
Ce qui était certain, en somme, c’est que les Wagddis parlaient. Non bornés aux seuls instincts, ils avaient des idées, — ce que sup pose l’emploi de la parole, — et des mots dont la réunion formait le langage. Mieux que des cris éclairés par le regard et le geste, ils employaient la parole articulée, ayant pour base une série de sons et de figures conven tionnels qui devaient avoir été légués par atavisme. Et c’est ce dont fut le plus frappé John Cort. Cette faculté, qui implique la participation de la mémoire, indiquait une influence congéni tale de race. Tout en observant les mœurs et les habi tudes de cette tribu sylvestre, John Cort, Max lluber et Khamis s’avançaient à travers les rues du village. Était-il grand, ce village ?... En réalité, sa circonférence ne devait pas être inférieure à trois kilomètres. « Et, ainsi que le dit Max lluber, si ce n’est qu’un nid, c’est du moins un vaste nid ! » Construite de la main des Wagddis, cette
installation dénotait un art supérieur à celui des oiseaux, des abeilles, des castors et des fourmis. S’ils vivaient dans les arbres, ces primitifs, qui pensaient et exprimaient leurs pensées, cela provenait évidemment de l’ata visme. « Dans tous les cas, fit remarquer John Cort, la nature, qui ne se trompe jamais, a eu scs raisons pour porter ces Wagddis à adopter l’existence aérienne. Au lieu de ramper sur un sol malsain que le soleil ne pénètre jamais de ses rayons, ils vivent dans le milieu salutaire des cimes de cette forêt ! » La plupart des cases, fraîches et verdoyan tes, disposées en forme de ruches, étaient largement ouvertes. Les femmes s’y adon naient avec activité aux soins très rudimen taires de leur ménage. Les enfants se mon traient nombreux, quelques-uns allaités par leurs mères. Quant aux hommes, les uns faisaient entre les branches la récolte des fruits, les autres descendaient par l’escalier pour vaquer à leurs occupations habituelles. Ceux-ci remontaient avec quelques pièces de