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J. LERMONT

excitant que le thé vert) subissent, avant le séchage sur plaque, une exposition au soleil dont les autres sont exemptes. Elles sont, en outre, plus fortement torréfiées et sont soumises, en dernier lieu, à une opération supplémentaire appelée l’étuvage, où elles subissent une sorte de fermentation. Les variétés de ces deux groupes sont fort nombreuses, aussi n’en citerons-nous que celles qui sont le plus connues. C’est ainsi que l’on distingue, parmi les thés noirs, les variétés dites Péko, Péko d’Assam, Péko noir, Péko pointes blanches, Souchong, etc. ; parmi les thés verts, les variétés dites Hyson, Choulan, Poudre à canon, Thé impérial ou perlé, etc.

On appelle Thés caravane ceux qui sont envoyés en Russie par voie de terre et enfermés dans des caisses de forme cubique, vernissées, doublées d’étain, de feuilles sèches et de papier peint. Ce sont, en général, les thés les plus estimés.

Les falsifications du thé sont nombreuses, il est donc fort important de s’assurer de la qualité des produits que l’on achète. Dans les maisons européennes, qui font des affaires considérables, il y a des laboratoires où les thés sont éprouvés et appréciés à leur juste valeur.

Éd. Grimard.

(La suite prochainement.)


EN FINLANDE

(SOUVENIRS D’UNE JEUNE FILLE)

VIII


La nuit de la Saint-Jean porta ses fruits. Dès le lendemain, il fut convenu, non sans beaucoup de paroles, de contradictions et de redites, que le quatuor ne cesserait pas d’exister, en tant qu’association secrète d’amies dévouées, mais qu’à côté nous fonderions une seconde association accessible à toutes les élèves des trois classes supérieures. Nos compagnes des autres classes étaient trop jeunes pour y pouvoir prendre plaisir, et nous nous trouvions forcément limitées.

Notre excellente maîtresse, Mlle Mathilde, consultée la première, nous aida à nous organiser ; nous lui étions très reconnaissantes de ses conseils et de son aide. Élèves et maîtresses qui voulaient être des nôtres furent les bienvenues. À l’instar de nos aînés, nous appelâmes nos réunions des convents ; elles devaient avoir lieu une fois par quinzaine. Elles se recrutaient, je le répète, parmi les élèves des trois classes les plus élevées et leurs professeurs. Des associations semblables existent à peu près partout maintenant dans nos écoles, et décrire la nôtre c’est les décrire toutes.

Il fallait un chef, comme de juste, un président. On le nomma par vote secret. Ce fut Mlle Mathilde, et elle fut élue à l’unanimité, sauf deux voix, preuve de sa popularité. Notre espiègle Hanna ne manqua pas de prétendre que l’une de ces deux voix devait être celle d’Emmy, et l’autre celle de la petite Hélène, admise par faveur, et qui, naïvement, avouait avoir voté pour elle-même. L’autre bulletin portant, au lieu du nom de Mlle Mathilde tant aimée, celui d’Emmy, ne pouvait émaner que de la jeune fille, celle que nous appelions jadis la Sorcière.

« Elle seule est capable d’avoir de la sympathie pour elle », disait en riant Hanna au quatuor.

Mais la douce Aïno lui imposa silence. N’était-il pas convenu, une fois pour toutes, qu’on s’efforcerait de vaincre son antipathie pour Emmy la brune ?

Le président devait être élu pour un semestre et par conséquent serait changé deux fois par an. Il en fut de même et comme durée et comme mode d’élection des autres