Le haricot multiflore, appelé aussi haricot d’Espagne, est originaire d’Amérique. Il pousse de grandes fleurs violettes d’une odeur suave, et, quoique comestible, il n’est guère cultivé que comme plante d’ornement, ainsi que le haricot caracole dont les fleurs superbes et odorantes, elles aussi, sont teintées de rose ou de lilas sur un fond de blancheur éclatante.
Les haricots, dit M. V. Borie, peuvent être considérés comme la plante la plus utile après le blé. Elle est saine, très nourrissante et d’un goût fort agréable.
Entendez-vous, jeunes lycéens de tout âge et de toute classe ? Vous protestez avec énergie, cela va sans dire. Vous vous vengez, sur les haricots innocents, des fantaisies de M. l’économe, qui trouve plaisant… et économique de vous en servir deux ou trois fois par semaine.
Cette haine du haricot, du fayot, comme on l’appelle irrévérencieusement dans certaines régions de la France, est devenue endémique chez les écoliers de tout âge. Il est de bon ton au collège de mépriser les haricots. J’ai connu des camarades qui les aimaient passionnément, mais qui, pour sauvegarder leur dignité, les appelaient tout de même « infâmes fayots » d’un air superlativement dédaigneux.
Quant à nous, sans égard pour ce mépris systématique, mais dont on revient avec l’âge, nous nous en tenons à l’attestation de M. Borie et nous soutenons, nous qui avons oublié nos anciennes rancunes, qu’un plat de haricots — pour peu qu’il soit additionné d’un excellent gigot — est chose délectable.
Est-il besoin d’ajouter que les « haricots verts », dont on fait une si grande consommation, ne sont autre chose que des haricots communs dont on mange, en salade, les gousses vertes et tendres, cueillies bien avant leur maturité.
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La lentille (Ervum), genre de la famille des légumineuses, renferme des plantes herbacées, annuelles, qui croissent naturellement dans les régions tempérées de l’hémisphère boréal. L’espèce la plus anciennement connue est la lentille cultivée (E. lens) à tige grêle, à feuilles composées et à fleurs blanchâtres rayées de bleu ; elle a pour fruit une gousse courte, ovale, renfermant deux ou trois graines roussâtres, luisantes, arrondies et à bords amincis ; bref, ayant cette forme « lenticulaire » si connue à laquelle elles ont donné leur nom.
Ces graines fournissent un aliment excellent, riche en azote et conséquemment très nourrissant. Mais que ces lentilles, même préparées par le plus habile des cuisiniers, vaillent ce fameux « droit d’aînesse » dont se targuent avec orgueil les premiers-nés de chaque famille, voilà qui est contestable pour tout autre que cet extraordinaire Esaü qui le céda si allègrement à son frère Jacob. N’insistons pas et laissons ce gourmand savourer son légendaire plat de lentilles.
(La suite prochainement.)
