Page:Maeterlinck - Serres chaudes, 1912.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Voici le petit jour qui entre dans la fête !
J’entrevois des brebis le long des quais,
Et il y a une voile aux fenêtres de l’hôpital.

Il y a un long chemin de mon cœur à mon âme !
Et toutes les sentinelles sont mortes à leur poste !

Il y eut un jour une pauvre petite fête dans les faubourgs de mon âme !

On y fauchait la ciguë un dimanche matin ;

Et toutes les vierges du couvent regardaient passer les vaisseaux sur le canal, un jour de jeûne et de soleil.

Tandis que les cygnes souffraient sous un pont vénéneux ;
On émondait les arbres autour de la prison,
On apportait des remèdes une après-midi de Juin,
Et des repas de malades s’étendaient à tous les horizons !

Mon âme !

Et la tristesse de tout cela, mon âme ! et la tristesse de tout cela !