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gner, et aussy tost en receuz allégement. Monsieur de la Rivière aussy, premier médecin du Roy, quelque temps auparavant m’avoit visitée et avoit estudié sur ma maladie ; mais comme il estoit distraict, ne me voioit que rarement, advint que depuis, estant relevée de ce dernier accident, j’usay de certaines pillules qu’il m’avoit baillées, lesquelles touchèrent sy vivement la cause de mon mal qu’elles m’amenèrent à desfaillances qui s’entresuivoient de sy près que je n’attendoy que le moment d’y demeurer. A cest inconvénient il est mandé et y accourut ; Dieu me tourna le tout en bien, puisque non seulement il me soulagea du mal présent, mais aussy de ceste heure là prit comme à tasche de me penser, et y banda son esprit tellement qu’il fit un traicté exprès de ma maladie lequel il me bailla, qui en contient le discours, les remèdes et le régime, lequel a esté approuvé et admiré depuis des plus doctes médecins de ce Royaume.

Le Roy, en faveur de monsieur du Plessis, avoit faict mon filz de la Verrie gentilhomme ordinaire de sa chambre ; monsr du Plessis obtint pour mon filz de Villarnoul pareille qualité, lequel en fit le serment ès mains de monsieur le mareschal de Bouillon premier gentilhomme de la chambre, et en servit. Peu de temps après aussy, estant question d’exécuter l’Édict de pacification en Bourguongne, il fit que S. M. le nomma pour commissaire, auquel effect il se transporta en sa province, avec le sieur de Volé maistre des Requesles, et s’en acquitta au contentement du Roy et de son conseil, et au désir des Eglizes.