Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/362

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour moy vers le Roy, à ce qu’il face arrester le cours de la justice pour les punitions que j’ay méritées, d’avoir si indignement offensé un gentilhomme de votre qualité, conseiller d’Estat, et qui exerçoit une commission de sy grande importance ; et je demeureray en récompense votre amy et serviteur, vous assurant que, sy pareille chose m’estoit arrivée, je me contenterois d’une telle satisfaction.

« Monsieur du Plessis dira au Roy qu’il le supplie très humblement de pardonner l’offense au dit sr de St Phal, et pour le regard de la sienne qu’il eust bien voulu en tirer sa raison par autre voye.

« Le Roy fera lors cest honneur au dit sieur du Plessis de luy dire qu’il a toujours veu l’acte tel qu’il ne pouvoit et ne devoit estre recherché par la voye des armes, et qu’au reste il congnoissoit la submission du dit sr de St Phal suffisante pour réparer l’injure qu’il avoit reçeue, et qu’il s’en doibt contenter, mesme pour ce qu’il y va de son service de voir assoupir les querelles entre ses serviteurs, et de telle qualité, et que pour le regard de l’offense de S. M. elle y pourvoira selon qu’elle verra estre à faire.

« Le sieur du Plessis dira lors au sr de St Phal que puis qu’il plaist à S. M. et que messieurs le connestable et mareschaux de France trouvent qu’il y a occasion de satisfaction, qu’il luy pardonne par son commandement.

« Le Roy fera lors cest honneur au dit sr de St Phal de luy dire qu’il luy pardonne à la prière du sieur du Plessis, et luy remonstrera sa faute commandant de se garder à l’avenir de semblable. »