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lement, et où sans doubte il y auroit plus d’exemple. Mais parce que la voye de justice ne se pouvoit poursuivre sans renoncer à l’autre, fut trouvé bon qu’elle fust poursuivie, le Roy s’y faisant partie, et qu’à ceste fin, S. M., au nom de tous les parens, sans que monsieur du Plessis y intervint, fust requis de justice, se réservant par ce moïen M. du Plessis l’autre voye toute entière à poursuivre de son chef, selon les occasions que Dieu luy présenteroit. Et estoit son intention de tenter tous moiens de le faire prendre en sa maison ou ailleurs, et l’ayant en sa puissance sans en abuzer, le mettre entre les mains du Roy pour en ordonner ce qu’il luy plairoit, puisqu’il luy avoit pieu faire l’injure sienne, se résolvant de se tenir content quand sa vie et son honneur seroient en sa puissance sans luy mesfaire. Mais comme ceste conclusion fut prise de présenter ceste requeste au Roy, par la bouche de monsieur de Rohan, assisté de tous ses parenz susnommez, messieurs de Rosny[1] et de Fresne l’approuvèrent en sorte que néantmoins il en falloit premier scavoir la volonté du Roy auquel ilz se chargèrent d’en parler. Et ne fust S. M. de cest advis, disant que le faict et le mérite de la personne luy touchoient d’assez près pour n’avoir point besoin d’en estre requis, et qu’il luy en feroit telle justice que tous les parens seroient satisfaictz.

Monsieur du Plessis avoit en main trois régimens

  1. M. de Rosny, comme l’appelaient Henri IV et Mme du Plessis, Sully comme l’a appelé l’histoire, avait épousé une nièce de Mme du Plessis.