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recours à ceux de la Religion, s’en départit, et fut recherché à mesme fin de monsieur d’Épernon, duquel mesme il prit quelque argent. Monsieur du Plessis, par commandement du Roy et pour la conséquence de ceste place, le vit et tira promesse de luy de renoncer à tous ses traictez particuliers pour ne dépendre que du Roy seul, lequel le continua en la charge et estatz. Ne laissa iceluy Vernay d’estre sollicité par grandes conditions de la part du duc de Mercœur par l’entremize de Bourcany, commandant pour son party à Enceniz, ce qu’il descouvrit de jour à autre à M. du Plessis, qui ne laissoit pas d’en estre en pêne. Tant que le Roy vint en personne au pays qui rompit toutes ses trames et mit enfui par provision un exempt de ses gardes en la place. Ceste place, aussy de Chinon, donna subject à l’assassinat depuis attenté sur monsieur du Plessis par le sr de St Phal à Angers, parcequ’il conduisoit certaine entreprise pour y remettre la dame de Chavigny, sa tante, et faisoit ses menées par un nommé Monceniz, lequel fut pris proche de Mirebeau par quelques soldatz de Monstreuilbellay, et ses lettres envoyées à monsieur du Plessis, lequel en ouvrit partie pour juger sy le porteur estoit de bonne prise ou non, et manda qu’il fust laissé libre et ses lettres à luy rendues, aussy tost qu’il y reconnust la signature du dit de St Phal, encor qu’il y avoit de quoy entrer en soupçon que l’entreprise alloit plus outre, dont touteffois pour n’y voir assés clair, il ne voulut donner advis au Roy.

La convocation plus grande de ceux de la Religion estant assignée pour la fin de juing, je m’ache-