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n’apporte encor nouvelles difficultez. Sur le second, ayant déclaré S. M., par vertueux et fermes propos à ses procureurs et advocatz, qu’il vouloit qu’ilz conclussent à les recevoir purement et simplement, estant chose du tout nécessaire à la paix de son estat et concorde de ses subjectz. A quoy touteffois les ditz procureurs et advocat, La Guesle et Séguyer, s’opposèrent opiniastrement, contre l’opinion de la plus part des Présidens et Conseillers, tergiversans qu’encor qu’il fust licite il n’estoit encor expédient pour le service de S. M. Et estoit toute ceste poursuite imputée à M. du Plessis, comme de faict il y exhortoit le Roy ; dont ne demeura aux ennemis de la Religion que tant plus d’audace, au Roy du mespris de son auctorité, à M. du Plessis de la haine et de l’envie. Telle que plusieurs seigneurs allèrent offrir aux dessus ditz de s’en prendre à luy et s’en attaquer à sa personne, ce que touteffois ilz ne trouvèrent à propos. Et ne laissa touteffois de séjourner quelques jours à Tours, depuis mesmes le partement de S. M.

Or n’avoit le Roy rien eu tant à cœur, pendant son séjour de Tours, que de négotier avec les compaignies du Parlement, chambre des comptes, aydes, mayson de ville, réfugiez notables, un prest d’une bonne somme pour payer les garnisons des fortz et places proches de Paris, pendant l’espace de neuf mois, qui autrement étoient assignés sur le commerce, afin que tout traffic peust estre défendu et la ville de Paris réduicte par conséquent à une nécessité inévitable, à quoy contribuoient aussy les principaux seigneurs de la court, et principalement