Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.

point. Et furent iceux mis par escrit par M. de Revel conseiller d’Estat et luy, dont le sommaire estoit, pour le particulier des chefz, car il seroit trop long de les insérer icy, et en ses mémoires ilz se peuvent amplement voir : que Sa Majesté accorderoit à M. de Maine le gouvernement de Bourgoigne, la survivance à son fiz, luy donneroit cent mil escus par an de pension, disposeroit de quarante mil livres de bénéfices en Bourgoigne en sa faveur, et en outre, ès occasions qui à l’avenir se présenteroient, l’honoreroit très volontiers. Aux autres chefs, maintiendroit leurs gouvernements, ainsy qu’ilz les avoient, et donneroit celuy de Champagne comme de nouveau à monsieur de Guise, en faveur de la parenté, attendu qu’il estoit vacant, dont il feroit avec M. de Nevers ; les autres articles estant couchés pour le surplus en telz termes qu’ilz restoient presque sans difficulté. Le sieur de Villeroy donq traicta quelques jours avec le dit sr duc de Maine à Rouen, et la responce qu’il fit entendre à monsieur du Plessis, se venant abboucher à Buhy, fut en somme qu’il avoit laissé M. de Maine du tout résolu à la paix, qu’il se tenoit pour content des offres concernans son particulier, et les accepteroit peu plus, peu moins. Tant y a qu’elles n’accrocheroient point le publiq. Trouvoit aussy beaucoup de raison en tout ce qui luy avoit esté proposé et louoit Dieu de voir les choses en telz termes ; mais[1] que le peu de secret qui avoit esté ob-

  1. M. de Villeroy, qui raconte cette négociation dans ses Mémoires, accuse M. du Plessis de n’y avoir pas apporté toute la discrétion nécessaire.