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et plusieurs autres. Mesmes, pour le regard de ceux de la Religion, qu’ils vivroient selon les édictz précédens, seroient capables de toutes charges et dignitez, dont ilz convinrent en termes assez tolérables. Mais monsieur du Plessis, comme je luy ay ouy dire, n’entra point en opinion qu’ilz entrassent en propos de paix à bon escient, jusques à ce qu’ilz vinssent à s’ouvrir sur le contentement particulier des chefs, tout le reste n’estant qu’un accident esmeu d’ailleurs dont la substance résidoit en ce seul poinct. Et pour ce pressoit il tous jours là dessus, M. de Villeroy au contraire protestant n’en avoir encor charge, mais bien avoir tous jours ouy dire à M. de Maine que son particulier n’accrocheroit jamais le publiq. Tant qu’enfin après plusieurs adjurations de secret, en furent produitz des articles en chiffre, par lesquelz en somme M. de Maine demandoit le gouvernement de Bourgoigne pour luy et pour ses hoirs, le domaine de Bourgoigne par engagement pour quelque notable somme, la disposition en icelle province de tous offices et bénéfices, quelque notable somme pour payer ses debtes et une dignité en France qui l’élevast par dessus les autres. En outre pour les sieurs ducz de Mercure[1], de Nemours[2], de Guise[3], de Joyeuse[4], leurs gouvernemens, avec nomination des

  1. Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, né en 1558, mourut en 1602 gouverneur de Bretagne.
  2. Henri de Savoie, duc de Nemours, né en 1572, mourut en 1632, gouverneur du Dauphiné.
  3. Charles de Lorraine, duc de Guise, né en 1571, mourut en 1660, gouverneur de Champagne.
  4. Henri de Joyeuse, tantôt moine, tantôt militaire, né en 1567, mourut en 1608, gouverneur de Languedoc.