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son plus confident serviteur, escrite en chiffre, lesquelles de bonne foy luy furent communiquées. N’est à croire comme quelques uns auprès du Roy vouloient traverser ceste sienne entreprise, faisant entendre au duc de Maine combien il seroit trouvé estrange que luy, qui avoit pris la protection des catholiques, traictast avec un huguenot, et mesmes avec un seul, adjoustans, s’ilz vouloient bien s’entendre à ce coup, qu’ilz mêneroient le Roy à la messe. Touteffois il ne voulut jamais prendre autre train, et ses raisons estoient qu’ilz tenoient monsieur du Plessis pour personne qui ne les tromperoit pas à son escient, et davantage, qui connoissoit fort les intentions de son maistre, mesmes que ce qui concernoit la religion du Roy ne se pourroit mieux vuyder qu’avec luy qui scavoit ce qui se pouvoit sans blesser sa conscience, de laquelle aussy et de ce qui la touschoit difficilement se reposeroit Sa Majesté en autre qu’en luy.

Or, fut ce aussy le premier poinct qu’ilz traictèrent comme celuy qu’il connoissoit ouvrir ou fermer ce traicté, et pour ce ne s’abouchèrent point qu’ilz n’en fussent par conférences, par escrit, presques d’accord. Qui fut en somme, que le Roy prendroit un temps préfix pour se faire instruire, avec désir et intention d’estre joinct et uny à l’Eglize catholique, et ce par moiens convenables à sa dignité et conscience. Et en outre, consentiroit, aux seigneurs catholiques qui l’assisteroyent, d’envoyer vers le Pape pour luy faire entendre le devoir auquel Sa Majesté se mettoit, et concerter avec luy les moïens de la susditte instruction. Le premier point long temps disputé par