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non pas au centre, mais presque au centre des autres corps errants. La définition que nous avons ensuite donnée des diverses qualifications du soleil a prouvé qu’elles ne sont pas exagérées ; de là, passant à sa grandeur, à celle de son orbite, puis à celle du globe terrestre, nous avons exposé les moyens qu’employa l’antiquité pour déterminer ces mesures.

Nous n’avons pas oublié de dire dans quel sens il faut entendre que les étoiles errantes parcourent le zodiaque, qui est si fort au-dessus d’elles, et nous avons rendu raison du plus ou du moins de rapidité de leurs mouvements respectifs. Enfin, nous avons terminé en expliquant la manière dont le zodiaque lui-même a été divisé en douze sections ; nous avons dit aussi pourquoi le Bélier a été reconnu pour le premier des signes, et quelles sont les divinités qui président à tels ou tels de ces signes.

Tous les êtres compris entre le ciel des fixes et la lune sont purs, incorruptibles et divins, parce que la substance éthérée dont ils sont formés est une et immuable. Au-dessous de la lune, tout, à commencer de l’air, subit des transmutations ; et le cercle qu’elle décrit est la ligne de partage entre l’éther et l’air, entre l’immortel et le mortel. Quant à ce que dit Cicéron, « qu’au-dessous de la lune il n’y a plus rien que de mortel et de périssable, à l’exception des âmes données à la race humaine par le bienfait des dieux, » cela ne signifie pas que nos âmes soient nées sur cette terre qu’elles habitent ; mais il en est d’elles comme des rayons que le soleil nous envoie et nous retire successivement : bien qu’elles aient une extraction divine, elles n’en subissent pas moins ici-bas un exil momentané. Ainsi l’espace sublunaire n’a de divin que ce qu’il reçoit d’eu haut, et il ne le reçoit que pour le rendre ; il ne peut donc regarder comme sa propriété ce qui ne lui est que prêté. On aurait tort, au reste, de s’étonner que l’âme ne tirât pas son origine d’une région qui ne contient pas même tous les éléments des corps. En effet, la terre, l’air et l’eau, seules substances dont elle peut disposer, ne suffisent pas pour vivifier les corps ; il faut de plus une étincelle du feu éthéré pour donner aux membres formés de ce mélange la consistance, la force et la chaleur nécessaires à l’entretien du principe vital.

Nous n’en dirons pas davantage sur les sphères supérieures et sur le fluide dont les couches s’étendent entre la lune et la terre ; c’est de ce neuvième et dernier globe que nous allons maintenant nous occuper.

Chap. XXII. Pourquoi la terre est immobile, et pourquoi tous les corps gravitent vers elle par leur propre poids.

« Pour votre terre, immobile et abaissée au milieu du monde, elle forme la neuvième sphère, et tous les corps gravitent vers ce centre commun. »

Il est des causes dans la nature qui, par leurs effets réciproques, sont si étroitement liées les unes aux autres, qu’elles forment un tout indissoluble : alternativement génératrices et engendrées, l’étroite union qu’elles forment ne pourrait jamais être rompue. Telles elles sont relativement à la terre : tous les corps gravitent ver » elle, parce qu’elle est immobile comme centre. Elle est immobile, parce qu’elle occupe la partie la