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le nom de zodiaque, c’est-à-dire porte-signe, du mot grec ζώδιον, qui signifie signe ou indice.

Voici maintenant le motif qui, suivant ces premiers observateurs du ciel, les a engagés à assigner au Bélier le premier rang sur un cercle qui ne peut offrir ni première ni dernière place. « Au moment où commença le jour qui éclaira le premier l’univers, et où tous les éléments, sortis du chaos, prirent cette forme brillante qu’on admire dans les cieux, jour qu’où peut appeler avec raison, le jour natal du monde, on dit que le Bélier se trouvait au milieu du ciel. Or, comme le point culminant est, en quelque sorte, le sommet de notre hémisphère, ce signe fut placé pour cette raison à la tête des autres signes, comme ayant occupé, pour ainsi dire, la tête du monde à l’instant où parut pour la première fois la lumière. » Ils nous disent aussi la raison qui fit assigner un domicile à chacune des planètes. « À cet instant de la naissance du monde, ajoutent-ils, qui trouva le Bélier au sommet du ciel, le Cancer montait à l’horizon, portant le croissant de la lune ; il était immédiatement suivi du Lion, sur lequel était assis le soleil ; venaient ensuite Mercure avec la Vierge, Vénus avec la Balance, et Mars avec le Scorpion ; après eux paraissaient Jupiter et le Sagittaire, et enfin Saturne sur le Capricorne fermait la marche. »

Chacune de ces divinités astrales présida donc au signe dans lequel on croyait qu’elle se trouvait quand l’univers sortit du chaos. Dans cette distribution des signes, l’antiquité, qui n’attribua au soleil et à la lune que celui seulement dans lequel chacun d’eux était originairement r en donna deux aux cinq autres étoiles ; et cette seconde distribution, inverse de la première, commença où celle-ci avait fini.

Nous avons vu plus haut que Saturne, domicilié au Capricorne, avait été le dernier partagé ; cette fois-ci, il le fut le premier, et réunit au Capricorne le Verseau qui le suit ; Jupiter, qui précède Saturne, eut les Poissons ; et Mars, qui précède Jupiter, eut le Bélier ; le Taureau échut à Vénus, qui marche devant Mars ; et les Gémeaux formèrent le second lot de Mercure, précurseur de Vénus. Remarquons que l’ordre observé ici par les planètes, soit que la nature l’eût ainsi réglé dans l’origine des choses, ou qu’il l’eût été par l’ingénieuse antiquité, est le même que celui assigné par Platon à leurs sphères. Selon ce philosophe, la lune occupe le premier rang en remontant de la terre ; au-dessus de la lune est le soleil ; viennent ensuite Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Mais ce système est assez solide pour n’avoir pas besoin d’un tel appui.

Nous avons rempli, je crois, et aussi brièvement que possible, l’engagement que nous avions pris de développer quelques-unes des dernières expressions de Cicéron, en commençant par la sphère aplane, et en finissant par celle delà lune, limite des êtres immatériels. Nous avons d’abord démontré le mouvement du ciel sur lui-même, et la nécessité de ce mouvement ; ensuite nous avons prouvé, par des raisons sans réplique, la marche rétrograde des sept sphères inférieures ; puis nous avons fait connaître la diversité des opinions relativement au rang des planètes, la cause de cette diversité, et l’opinion la plus probable à ce sujet. Nous avons aussi indiqué la raison pour laquelle la lune est la seule des étoiles mobiles qui ne brille qu’en empruntant les rayons du soleil, et nous n’avons pas laissé ignorer le motif qu’ont eu ceux qui ont donné le quatrième rang à l’astre du jour, pour dire qu’il se trouve,