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La présence du même astre au même point où la veille il s’était fait voir ne permettant pas de douter que le ciel n’eût fait sur lui-même une révolution entière, les observateurs se créèrent, de la quantité d’eau écoulée, un moyen pour le mesurer. À cet effet, le fluide ayant été divisé en douze parties parfaitement égales, on se procura deux autres vases tels que la capacité de chacun d’eux égalait une de ces douze parties ; l’eau fut ensuite entièrement reversée dans le vase qui la contenait primitivement, et dont on avait eu soin de fermer l’orifice ; on posa ce même vase sur l’un des deux plus petits, et l’égal de celui-ci fut mis à côté de lui, et tenu tout prêt à le remplacer.

Ces préparatifs terminés, nos astronomes, qui s’étaient attachés pendant une des nuits suivantes à cette région du ciel dans laquelle ils avaient étudié longtemps les mouvements du soleil, de la lune et des cinq planètes (et que plus tard ils nommèrent zodiaque), observèrent le lever de l’étoile que depuis ils appelèrent le Bélier. À l’instant même l’eau du grand vase eut la liberté de couler dans le vase inférieur : ce dernier étant rempli fut à l’instant suppléé par son égal en contenance, et mis à sec. Pendant l’écoulement du premier douzième de l’eau, l’étoile observée avait nécessairement décrit la douzième partie de son arc, et les circonstances les plus remarquables de son ascension, depuis le lieu où elle s’était d’abord montrée jusqu’à celui où elle se trouvait à l’instant où le premier vase fut plein, avaient été assez soigneusement suivies pour que le souvenir en fût durable. En conséquence, l’espace qu’elle avait parcouru fut considéré comme l’une des douze sections du cercle décrit par les corps errants, ou comme un des signes de ce cercle. Lorsque le second vase fut empli, on mit à sa place celui qui avait été vidé précédemment ; et les observations ayant été faites pendant cette seconde station avec autant de soin que pendant la première, le second espace tracé dans le ciel par l’étoile, à partir de la ligne où finissait le premier signe jusqu’à celle qui bordait l’horizon au moment où le second vase s’était trouvé plein, fut regardé comme la seconde section ou le second signe.

En procédant de la sorte jusqu’à épuisement des douze douzièmes de l’eau, c’est-à-dire en changeant successivement les deux petits vases, et en faisant, dans l’intervalle de ces changements, des remarques sur les différentes tranches du firmament qui s’étaient avancées de l’orient à l’occident, on se retrouva sur la ligne où l’opération avait commencé. Ainsi fut terminée cette noble entreprise de la division du ciel en douze parties, à chacune desquelles les astronomes avaient attaché des points de reconnaissance indélébiles. Ce ne fut pas le travail d’une nuit, mais celui de deux, parce que la voûte céleste n’opère sa révolution entière qu’en vingt-quatre heures. Ajoutons que ces deux nuits ne se suivirent pas immédiatement ; ce fut à une époque plus éloignée qu’eut lieu la seconde opération, qui compléta, par les mêmes moyens que la première, la mesure des deux hémisphères.

Les douze sections reçurent le nom collectif de signes ; mais on distingua chacun de ces signes par un nom particulier, et le cercle lui-même prit