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ainsi conçu : Je te le jure par celui qui a formé notre âme du nombre quaternaire. À l’égard du nombre ternaire, il est le type de l’âme considérée comme formée de trois parties : le raisonnement, la fougue impétueuse et les désirs ardents.

Qui plus est, les anciens philosophes ont regardé l’âme du monde comme une échelle musicale. Dans la première classe des intervalles musicaux se trouve le diapason, ou l’octave, qui résulte du diatessaron et du diapentès (de la quarte et de la quinte). Le diatessaron est dans le rapport de 4 à 3, et le diapentès dans celui de 3 à 2. Nous verrons plus tard que le premier de ces rapports, nommé par les Grecs épitrite, égale un entier, plus son tiers 5 et que le second, nommé hémiole, égale un entier, plus sa moitié ; il nous suffit ici de démontrer que le diapentès et le diatessaron, d’où naît le diapason, se composent des nombres 3 et 4. Ô trois et quatre fois heureux ! dit Virgile, dont l’érudition était si vaste, lorsqu’il veut exprimer la plénitude du bonheur.

Nous venons de traiter sommairement des parties du nombre sept ; disons maintenant quelques mots de l’entier, ou de l’eptas des Grecs, que leurs ancêtres nommaient septas, c’est-à-dire vénérable. Ce titre lui est bien dû, puisque, selon le Tintée de Platon, l’origine de l’âme du monde est renfermée dans les termes de ce nombre. En effet, plaçons la monade au sommet d’un triangle isocèle, nous voyons découler d’elle, de part et d’autre des deux côtés égaux, trois nombres pairs et trois nombres impairs, savoir : 2, 4, 8 ; puis 3, 9, 27. C’est de l’assemblage de ces nombres que, d’après l’ordre du Tout Puissant, naquit l’âme universelle ; et ces sept modules, admis dans sa composition, manifestent assez l’éminente vertu du nombre septénaire. Ne voyons-nous pas aussi que la Providence, dirigée par l’éternel Architecte, a placé dans un ordre réciproque, au-dessus du monde stellifère qui contient tous les autres, sept sphères errantes, chargées de tempérer la rapidité des mouvements de la sphère supérieure, et de régir les corps sublunaires ? La lune elle-même, qui occupe le septième rang parmi ces sphères errantes, est soumise à l’action du septième nombre qui règle son cours. On peut en donner de nombreuses preuves ; commençons par celle-ci : la lune emploie près de vingt-huit jours à parcourir le zodiaque ; car, quoiqu’elle rentre en conjonction avec le soleil seulement au bout de trente jours, il n’en est pas moins vrai qu’elle n’en met qu’environ vingt-huit à faire le tour entier de la zone des signes ; et ce n’est que deux jours après cette course qu’elle rejoint le soleil, parce que cet astre ne se retrouve plus au point où elle l’avait quitté : la raison en est qu’il reste un mois entier dans chacun des signes. Supposons donc que, le soleil étant au premier degré du bélier, la lune se dégage du disque solaire, ou que nous avons nouvelle lune ; environ vingt-huit jours après, elle arrive de nouveau à ce premier degré du bélier, mais elle n’y retrouve plus le soleil, qui s’est avancé progressivement dans son orbite selon