Page:Macrobe (Œuvres complètes), Varron (De la langue latine) Pomponius Méla (Œuvres complètes), avec la traduction en français, 1863.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

de pomme persique, selon Virgile, qui dit

Felicis mali quo non praestantius ullum

« La pomme de l'Arabie Heureuse, la meilleure de toutes, etc. »

Et pour qu'on ne doute pas que ce soit du citron dont Virgile a voulu parler, écoutez un passage d'Opplus, dans son livre Des arbres forestiers :

Citrea item malus et Persica: altera generatur in Italia, et in Media altera.

« Le citron est aussi une pomme persique; une espèce croit en Italie, et l'autre en Médie. »

Peu après, parlant de ce même fruit, il ajoute

Est autem odoratissimum: ex quo interiectum vesti tineas necat. Fertur etiam venenis contrarium, quod tritum cum vino purgatione virium suarum bibentes servat. Generantur autem in Perside omni tempore mala citrea: alia enim praecarpuntur, alia interim maturescunt.

« Il est fortement odorant; son jus jeté sur les habits y tue les teignes. On le regarde aussi comme un contre-poison, parce que, écrasé dans du vin, il produit une boisson qui fortifie en purgeant. Les citrons viennent en Perse dans toutes les saisons, et tandis qu'on cueille les uns, les autres mûrissent encore. »

On voit que le citron est nommé dans ce passage avec toutes les qualités distinctives que Virgile lui attribue, sans prononcer son nom. Homère, qui appelle le citron θύον, nous apprend que c'est un fruit odorant :

Θύου δ' ἀπὸ καλὸν ὀδώδει

« Le citron exhalait une excellente odeur. »

Et quant à ce que dit Oppius, qu'on mettait du jus de citron sur les habits, Homère a aussi exprimé la même chose en ces termes ;

Εἵματα δ' ἀμφιέσασα θυώδεα σιγαλόεντα

« Ayant revêtu des habits brillants, et parfumés avec le citron »

De même aussi Névius, dans son poème de la guerre Punique, par l'expression de citrosa vestis, veut exprimer un habit parfumé au citron.

La poire que vous voyez devant vous est un fruit qui a de nombreuses variétés, distinguées pardes noms différents. Cloatius, déjà cité, donne la nomenclature suivante de leurs dénominations

Anicianum cucurbitivum cirritum cervisca calculosum Crustuminum decimanum Graeculum Lollianum Lanuvinum laureum Lateresianum myrapium Milesium murteum Naevianum orbiculatum Praecianum rubile Signinum Tullianum Titianum timosum Turranianum praecox volemum, mespilum serum, sementivum serum, Sextilianum serum, Tarentinum serum, Valerianum serum.

« La poire d'Antium, la poire citrouille, le cirritum, la cervisca, la poire graveleuse, la crustumine, le doyenné, la petite poire grecque, la lolliane, la poire laurier, la latérésiane, la poire de Lanuvinum, le murapium, la poire de Milet, la poire douée, la néviane, la poire ronde, la préciane, la rubile, la poire de Signinum, la fulliane, la titiane, la turriniane, le timosum, la poire précoce, la volème, la nêfle tardive, la sementive tardive, la sextiliane tardive, la poire tardive de Tarente, la valériane tardive. »

CHAPITRE XVI, Des diverses espèces de figues, d'olives et de raisins. (CHAPITRE XIX du livre III dans LACUS CURTIUS)

Ces figues sèches qui sont là m'invitent à énumérer les diverses espèces de ce fruit, toujours guidé, pour celui-là comme pour les autres, par Cloatius: voici l'énumération qu'il fait, avec son exactitude ordinaire, des diverses espèces de figues

Africa albula harundinea asinastra, atra palusca, Augusta bifera Carica, caldica alba nigra, Chia alba nigra, Calpurniana alba nigra, cucurbitiva duricoria Herculanea Liviana ludia leptoludia Marsica Numidica pulla Pompeiana praecox, Tellana atra.

« L'africaine, la figue blanche, la figue de roseau, l'asinastre, la figue noire, la figue de marais, l'augusta, la figue bisannuelle, la figue de Carie, la figue de Chaleide, l'alba-nigra, l'alba-nigra de Chio, l'alba-nigra calpurniane, la flgue citrouille, la figue à peau dure, la figue herculane, la Liviane, la figue de Lydie, la petite figue de Lydie, la figue des Marses, la figue de Numidie, la pompéiane brune, la figue précoce, la tellane noire. »

Il est bon de savoir que le figuier blanc est un des arbres heureux, et le figuier noir un des arbres malheureux, selon que nous l'apprennent les pontifes. Voici en effet ce que dit Vérianus, dans son traité Des formules Pontificales : Felices arbores putantur esse quercus aesculus ilex suberies fagus corylus sorbus, ficus alba, pirus malus vitis prunus cornus lotus.

« Sont réputés arbres heureux, le chêne, l'aesculus, l'yeuse, le liége, le hêtre, le coudrier, le sorbier, le figuier blanc, le poirier, le pommier, la