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de force de sa foiblesse, et fleurirent pendant sa décadence. Le commerce et la science ont tellement pris l’ascendant chez les nations policées, qu’il est difficile d’y découvrir aucun reste des manieres gothiques, sinon dans un extérieur bizarre, qui a survécu aux illusions généreuses qui rendoient ces manieres brillantes et séduisantes. Il y a long-tems que leur influence directe a cessé en Europe[1] ; mais leur influence indirecte, par le moyen de ces causes, qui n’auroient peut-être pas existé sans la douceur que produisit la chevalerie, dans des siecles de barbarie, opere avec une force redoublée. Lesmœurs du neuvieme siecle furent exactement forcées. La bienfaisance courageuse fut produite par la férocité, la courtoisie galante par la grossiere rudesse, et la politesse artificielle s’opposa au torrent de la brutalité naturelle. Mais un systême moins incongru a succédé, dans lequel le com-

  1. « Ces charmes séducteurs, qui tenoient dans une nuit mystérieuse notre ancienne réputation, et qui obscurcissoient notre lumiere naturelle, sont enfin dispersés par les rayons du midi de la vérité ».