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pareils tems, transforment les accidens les plus frivoles et les plus innocens en preuves de complots sanguinaires. — Témoin la guerre des conspirations, faite par les factions opposées pendant le regne de Charles II. La hardiesse avec laquelle on fabrique alors ces accusations, et la facilité avec laquelle on les croit, sont, dans l’esprit du sage, la plus grande présomption de leur fausseté. C’est en lisant l’histoire d’une pareille période, que son incrédulité devient plus forte concernant les conspirations. Les recherches de deux siecles n’ont encore pu, en Angleterre, décider les disputes que ces accusations ont occasionnées. La participation de la reine Marie dans la conspiration de Babington contre Elisabeth, y est encore un sujet de controverse. Nous disputons encore aujourd’hui sur la nature des liaisons qu’il y eut entre Charles I et les insurgens catholiques d’Irlande. Ce fut le travail d’un siecle de séparer la vérité de la fausseté dans le Rye-house-plot ; de discerner ce que les amitiés et les inimitiés des contemporains confondoient ; de distinguer les vues des chefs et celles des