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en faction à la porte de la reine, vit encore ; mais il n’est pas moins vrai qu’il fut laissé pour mort par ses assassins. Sur la comparaison des témoignages, il est probable que les portes de la chambre de la reinene furent pas enfoncées ; « que l’asyle de la beauté et de la majesté ne fut pas violé »[1]. Mais ces petites corrections n’ôtent rien à l’atrocité des actes, et ne changent en rien la complexion générale de ces scenes d’horreur.

La question la plus importante que présente ce sujet, est de savoir si la populace de Paris servit d’instrument à des conspirateurs, ou si sa fatale marche vers Versailles fut un mouvement spontanée, produit par des appréhensions réelles ou chimériques de complots contre sa liberté. J’avoue que je panche du côté de cette

  1. Expression de M. Chabroud. Cinq témoins disent que les assassins n’enfoncerent pas la chambre de la reine. Deux ont fait les dépositions que M. Burke a suivies ; et pour donner à cette prépondérance la force qu’elle doit avoir, il faut se rappeler que toute la procédure devant le châtelet n’étoit qu’ex parte. Voyez Procédure criminelle faite au châtelet de Paris, &c., deux parties. Paris, 1791.