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Des commotions d’un autre genre suivirent de près la révolution, provenant, en partie, des causes générales ci-dessus mentionnées, et en partie d’autres causes d’une nature plus limitée et plus locale. Les paysans des provinces, ensevelis depuis tant de siecles dans les ténebres de l’esclavage, ne virent qu’indistinctement et confusément, à la lueur de la liberté naissante, les bornes de leurs devoirs et de leurs droits. Il n’étoit pas surprenant qu’ils entendissent si peu cette liberté, si longtems éloignée de leurs yeux. Le nom seul leur fit croire que c’étoit un droit de rejeter toute restriction, de gratifier toute espece de ressentiment, et d’attaquer toutes les propriétés. Des brigands se mêlerent avec les paysans trompés, dans l’espoir d’obtenir du butin, et irriterent leur ignorance et leurs préjugés par de faux actes du roi et de l’assemblée, pour autoriser leur licence. De ces circonstances, il résulta bien des maux dans les provinces. Les châteaux de plusieurs seigneurs furent brûlés, et quelques personnes suspectes assassinées. Mais on peut bien, sans être