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de Galla et d’Agows. – Le commerce : qui tremble au moindre souffle des désordres civils, a résisté à cette tempête, et une grande révolution s’est effectuée avec moins de dérangemens commerciaux que n’auroit produits la banqueroute d’une maison du second ordre à Londres ou à Amsterdam. Les manufactures de Lyon, les négocians de Bordeaux et de Marseille se taisent au milieu des lamentations de l’abbé Maury, de M. de Calonne, et de M. Burke. Heureux le peuple dont le commerce fleurit dans son grand livre, tandis qu’on le plaint dans des oraisons, et qui n’est pas affecté dans ses calculs, tandis qu’il expire dans les tableaux de l’éloquence. Ce fait incontestable vaut sur ce sujet mille argumens, et doit exposer dans leur vrai jour, à un esprit en état de juger, ces exécrables calomnies qui ont excité une telle rumeur dans toute l’Europe.

Mais admettons-en pour un moment la vérité, et prenons pour échantilloni des maux de la révolution le nombre de vies perdues dans ses progrès. Afin de ne laisser aucune possibilité de chicane, faisons monter plus haut notre estimation que celle