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ment qu’il y a, dans de grands corps, des hommes corrompus et ambitieux. La question, quant au reste, se réduit à ceci. — « Devoient-ils s’abstenir d’établir un gouvernement libre, parce qu’ils prévoyoient que cela ne pourroit pas s’effectuer sans désordre et sans des maux momentanés ? — Devoient-ils être détournés de la poursuite de cette constitution qu’ils croyoient la plus propre à leur patrie, par la perspective de maux partiels et passagers, ou se consoler de ces calamités par la perspective du bonheur que leurs travaux devoient finalement établir et assurer ? » Un minitre n’est pas censé coupable d’une immoralité systématique, parce qu’il balance les calamités de la plus juste guerre avec la sûreté de la nation, produite par la réputation du courage et de la force ; le patriote ne l’est pas davantage, lorsque, pesant les maux d’une anarchie passagere avec le bien inestimable d’une liberté établie, il trouve que le dernier l’emporte dans la balance.

Tels, en effets, ont toujours été les raisonnemens des chefs, dans ces insurrections qui ont conservé les restes de la li-