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AVERTISSEMENT SUR CETTE ÉDITION

grands crimes de la renaissance et la vie du plus grand des condottieri de l’Italie du moyen âge Les Lettres familières, qui forment la cinquième partie et qui ont été dégagées par un choix sévère de ce bagage inutile qui charge quelquefois les correspondances, fournissent, outre des détails piquants sur les mœurs et l’esprit du seizième siècle, de curieuses révélations sur le caractère et la vie intime de Machiavel.

Les trois volumes que nous présentons au public offriront de la sorte, complété en ce qu’elle a d’éminent, l’œuvre d’un des écrivains les plus illustres, les plus attaqués et les plus admirés tout à la fois, non seulement de l’Italie, mais même de l’Europe moderne. On connaîtra par l’Histoire de Florence l’heureux imitateur de la méthode des anciens, et l’auteur qui le premier a élevé jusqu’à l’histoire la chronique diffuse et terre à terre du moyen âge. Par les œuvres politiques, on connaîtra le publiciste qui, par les Discours sur les décades de Tite-Live, a devancé Montesquieu dans l’analyse des causes de la grandeur et de la décadence des peuples, enfin, par les Œuvres littéraires on s’initiera à ces compositions qui forment avec les autres écrits du même auteur un si étonnant contraste, et qui le montrent, dans la comédie, le précurseur de Molière, dans le conte, le rival de Boccace et le modèle de La Fontaine, dans la poésie, l’émule des trouvères ou des troubadours les plus heureusement inspirés ; enfin, dans les mélanges historiques, le créateur d’une science nouvelle et le narrateur éminent qui n’a de rivaux que parmi les plus habiles écrivains de l’antiquité classique.

Ici encore nous avons reproduit l’exacte traduction de M. Peines, en l’accompagnant des éclaircissements et des notes qui nous ont paru de nature à intéresser, tout en servant de commentaires historique et littéraire.