Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, II.djvu/113

Cette page n’a pas encore été corrigée

REMEDE DE FORTUNE 33

Car en li n'a estableté, 892 Amour, pité, ne fermeté,

Einsois est toudis sa coustume

Que ceaus qu'elle fait tonde et plume

Et sousmette en subjection 896 Tele corne a destruction.

Et en ce penser ou festoie

Je m'avisay que je feroie

De Fortune et de mes dolours, 900 De mes pensers et de mes plours,

Un dit qu'on appelle complainte,

Ou il averoit rime mainte,

Qui seroit de triste matière. 904 Si commensai en tel manière :

Tels rit au main qui au soir pleure, Et tels cuide qu'Amours labeure Pour son bien, qu'elle li court seure

908 Et mal l'atourne ;

Et tels cuide que joie aqueure Pour li aidier, qu'elle demeure. Car Fortune tout ce deveure,

912 Quant elle tourne,

Qui n'atent mie qu'il adjourne Pour tourner ; qu'elle ne séjourne, Eins tourne, retourne et bestourne,

916 Tant qu'au desseure

Mest celui qui gist mas en Tourne; Le sormonté au bas retourne,

��892 EKJ pilic — 894 KJ couuc et pi. — 895 KJ soubz met — 897 KJ Entente penser — 900 E pensées — 902 E aroit; K il y auroit — 903-904 Ces vers manquent dans KJ — 907 KJ queurt — 909 K qua — 913 F Quil — 914 manque dans KJ ; M t. ne quelle seiourne — 916-918 Ces vers manquent dans KJ.

Tome II. 3

�� �