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L INTRODUCTION


groupe β[1], une troisième par M, enfin la dernière par A et F-G. Nous avons là comme plusieurs éditions d’un même recueil, des éditions considérablement augmentées l’une par rapport à l’autre, et aussi revues et corrigées par le poète lui-même dans le texte qu’elles offrent.

Pour la constitution du texte, il faut, par conséquent, s’attacher aux manuscrits les plus complets, qui contiennent en quelque sorte la dernière rédaction des œuvres de Machaut, la forme définitive que l’auteur voulait leur donner : ce sont A et F-G. Aux leçons communes à ces deux manuscrits on donnera la préférence sur toutes les autres ; non pas que celles-ci soient nécessairement fautives ou moins bonnes (comme celles de A et de F-G, elles peuvent être dues à Machaut lui-même) ; mais le poète, dans les éditions plus récentes, les a rejetées et remplacées par d’autres qui lui paraissaient préférables. Y a-t-il par contre désaccord entre A et F-G, c’est la leçon commune à l’un de ces deux manuscrits et aux manuscrits du groupe β qui prévaudra généralement, les copistes de A et de F-G n’étant pas infaillibles. Quelquefois même la leçon que donne l’ensemble des manuscrits demande à être corrigée. Dans le groupe (3, ce sont B ex D qui donnent les leçons les plus sûres ; dans F (H) et K (J) les copistes ont très souvent introduit des leçons qui leur sont personnelles et qu’on a le droit de rejeter sans examen. L’accord

  1. Dans le groupe β, les manuscrits E et H paraissent s’opposer à ce que nous avançons ici, car ils contiennent plus de matière qu’il ne pouvait s’en trouver dans b ou k (par exemple, une partie du Prologue). Mais ce sont là des manuscrits plus récents, écrits après la mort de Guillaume ; les parties plus nouvelles ont été ajoutées plus tard d’après d’autres manuscrits plus complets.