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Lors li escuiers chevaucha
Devers moy, tant qu’il m’aprocha.[1]
Et quant il me vint aprochant,[2]
636Il m’appella en chevauchant,
En galopant d’uns pas menus,
Tant qu’il fu près de moy venus.[3]
Et si tost com j’oÿ sa vois,
640Erraument devers lui m’en vois,[4]
Car de lonc temps le congnoissoie.
Et il, en signe de grant joie,[5]
Me salua de Dieu le pere
644Et de sa douce chiere mere ;
Et je li respondi briefment
En saluant courtoisement.
Puis li demanday quels nouvelles[6]
648Pour moy seront bonnes et belles,[7]
Se ma dame est preus et haitie,[8]
En pais, sans estre courrecie.[9]
« Guillaume, de riens n’en doubtez ;[10]
652Car ma dame est de tous costez
En pais, preus, et haitie, et seinne ;[11]
Et que ce soit chose certeinne,
Assez tost savoir le porrez,
656Selonc ce que dire m’orrez :
Il est bien voirs qu’elle vous mande,[12]
Nom pas qu’elle le vous commande,[13]
Mais d’un mandement par tel guise
660Qu’il vaut auques près commandise ;[14]
Non prier et non commander,
Einsi li plaist il a mander,[15]

  1. M qui
  2. D vit
  3. D fust
  4. men effacé dans B’
  5. E enseigne
  6. D quel ; E quelles
  7. BD Pourquoy ; B’ soient
  8. F et pr. ; D est saine et ; et manque
    dans E
  9. E courcie
  10. D ne
  11. DE pr. haitie (D hatie)
  12. 'M' que vous
  13. le manque dans E
  14. ABDE Qui
  15. M pl. elle amander.